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  • Samuel Samson

Que s'est-il vraiment passé ?

Depuis l’enfance, j’ai toujours été passionné par l’histoire, d’une façon générale, à tel point que sur certains sujets spécifiques, il m’est arrivé de devoir poursuivre des recherches, notamment dans les archives nationales ou en faisant des entrevues, les livres et les sources Internet ne permettant plus d’assouvir mon inextinguible soif d’en savoir plus sur ces pans du passé.


La compréhension de l’histoire m’est toujours apparue fondamentale et essentielle, non pas pour vivre dans une bulle nostalgique ancrée dans ce qui s’est déjà produit et ne pas assumer le monde dans lequel on vit, mais plutôt afin de justement mieux comprendre le monde contemporain, le présent n’étant après tout que le résultat de l’histoire et certainement garant de l’avenir. Pour moi, une bonne et réelle compréhension du passé peut être une clef pour bâtir un futur meilleur. En ce sens, l’étude et les cours d’histoire sont plus que pertinents.


Néanmoins, peut-être justement parce que la connaissance du passé est si fondamentale et confère à son détenteur un certain pouvoir, une certaine influence charnière lorsque vient le temps de poursuivre la construction de toute société et que, par conséquent, l’histoire est une arme redoutable, elle a toujours été incroyablement modelée à l’image des intérêts des dirigeants (de toutes les sphères), des détenteurs de pouvoir et des aspirants à ce titre.


La manipulation ou la réinterprétation parfois fallacieuse, à bon ou mauvais escient, des variables historiques a souvent été source de conflits, de guerres – l’on a qu’à penser, notamment, au plus grand conflit humain de l’histoire moderne, la Deuxième Guerre mondiale. La déformation de l’histoire ou la récupération de faits exposés hors de leur contexte d’origine a toujours servi de fer de lance à toutes les formes de fanatisme, que l’on pense aux nationalismes [à titre anecdotique, pensons, dans l’univers québécois, aux branches radicales du mouvement indépendantiste qui brandissent à souhait le drapeau des patriotes, en ignorant qu’il s’agissait en fait d’un mouvement « pancanadien » et que les couleurs tricolores du drapeau symbolisent l’alliance fraternelle entre Anglais (rouge), Canadiens[-français] (blanc) et Irlandais (vert)], aux extrémistes de certains mouvements sociaux et des partis politiques ou à l’intégrisme religieux. À ce titre, les cours d’histoire enseignés à l’école, qui sont, à degrés divers de par le monde, invariablement teintés par une idéologie particulière, peuvent éventuellement revêtir un certain caractère « endoctrinal » que l’on oublie malheureusement trop souvent lorsque vient le temps, soit de concevoir le cours en question, soit de l’assimiler ou de faire la part des choses.


Pourtant, qui connaît la vérité ? Tous les jours, les politiciens contribuent à réinventer subtilement l’histoire dans la conscience populaire. Comment ? Simplement en rapportant des faits sous l’angle qui servira le mieux leur message. La reprise et la répétition de ces subtiles déformations historiques où l’ont fait toujours fi des contextes sociaux et historiques de l’époque et où l’on semble oublier que l’histoire est en réalité un enchevêtrement complexe de conjonctures et d’évènements interreliés et indissociables, conditionnent la société à une histoire réinventée et inexacte. À long terme, l’addition de ces faussetés, tant à petite qu’à grande échelle, contribue à forger ni plus ni moins qu’une nouvelle version de l’histoire qui finit par s’imposer en tant que version officielle, supplantant la vérité qui sombre dans l’oubli.


Bien sûr, c’est le travail des historiens de préserver la mémoire collective, ce à quoi beaucoup d’entre eux s’appliquent de façon remarquable et à quoi la plupart s’exercent avec compétence et honnêteté. Néanmoins, malgré toute la rigueur qu’impose la méthode historique et toute l’objectivité à laquelle peut s’astreindre un historien, celui-ci demeurera inévitablement influencé par sa culture et la version de l’histoire à laquelle il aura été indirectement conditionné depuis sa naissance via sa socialisation. Or, justement, c’est la version de l’histoire réécrite que véhicule le processus de socialisation et à travers le spectre de laquelle les historiens – et c’est également vrai pour tout ceux qui étudient le passé, je pense particulièrement aux archéologues - forcément, interprètent leurs sources historiques, qui elles-mêmes, se trouvent à être subjectives.


Si, de plus en plus, nous pouvons compter sur de la documentation écrite rapportant aussi objectivement que possible les faits (malgré que ceux-ci soient encore une fois soumis aux spectres des opinions de leurs auteurs), il s’agit d’une chose plutôt nouvelle et encore très imparfaite. Mais que dire des siècles et des millénaires précédents ? Serait-il légitime de penser que ce que nous considérons conventionnellement comme étant l’histoire humaine serait tout simplement erronée ?


Alors que notre développement technologique nous permet, de plus en plus, de découvrir ou de redécouvrir, par exemple, des vestiges évidents et incontestables de civilisations avancées à une époque où l’histoire officielle nous oppose l’incohérence de sociétés de chasseurs-cueilleurs, il y a d’autant plus lieu de se questionner…


Si la connaissance de l’histoire est une clef pour bâtir un monde meilleur, pour un avenir stimulant, n’est-il pas élémentaire que celle-ci repose sur des fondements véridiques ? Si nous tentons de tirer des leçons d’une fausse histoire, si nous tentons de comprendre le monde d’aujourd’hui avec les récits trompeurs d’époques qui n’ont jamais été exactement telles que nous les concevons aujourd’hui, serait-il possible que notre compréhension du monde d’aujourd’hui soit elle aussi erronée et que, par conséquent, les pistes de solutions futures que nous envisageons soient, en ce sens et à degrés divers, vouées à l’échec ?


Au lieu de remonter le temps à partir d’aujourd’hui, pourquoi ne pas revisiter la version officielle de l’histoire en partant du début, en oubliant les préjugés que nous pourrions avoir et en acceptant, sciemment, que nous ne pourrons pas tout savoir ou tout inférer ? Ne serait-ce pas logique, si nous souhaitons envisager sereinement demain, de savoir exactement ce qui s’est passé hier ? Et surtout, d’une façon plus générale, ne méritons-nous pas de la véracité ?

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